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Le Parvis du Protestantisme - Le Blog
6 novembre 2012

Les Roms : le changement c'est maintenant !

Avec Madame Caroline GODARD,
Responsable Ressources et Documentation de l'Association "Rencontres Tsiganes",

 Les Roms, qui sont-ils ?

 On les accuse de beaucoup de choses, mais les connaissons-nous ?

Tous les Tziganes d'Europe viennent d'Inde, via la Perse et la Turquie. Leur présence en France est attestée dès le 15ème siècle. On les a nommées de tellement de manières : Roms aujourd'hui. Yougo hier, Manouches dans l'Est de la France et les Pays de la Loire, Gitans dans le Sud de la France et en Espagne, Cinti dans le Nord de l'Italie, on les appelait plus généralement Tziganes. 

Le terme de Roms, qui est le mot choisi par la Communauté Européenne, équivalent de Tzigane, désigne indistinctement l'ensemble de ce peuple indo-européen.

 Depuis quelques années, ils se sont dotés d'un drapeau et d'un hymne, mais tous n'adhèrent pas à cette volonté de "créer" un peuple transnational.

Les Roms sur Wikipedia

 L'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l'Union Européenne en 2007 s'est accompagnée d'un régime spécial et transitoire (jusqu'à fin 2013) les concernant. Ils ont un accès réduit à l'emploi et demeurent soumis à l'autorisation de séjour. Contrairement à la plupart de ses voisins, la France refuse de mettre fin à ce régime, pour des raisons économiques.

À Marseille, il y a environ 2000 roumains. Les Bulgares sont plutôt vers Bordeaux. On les voit de plus en plus essentiellement parce qu'ils ont été chassé des "squatts" (plus discrets) qu'ils occupaient.

Pourquoi sont-ils à ce point rejetés ? Y a-t-il quelque chose de plus violent qu'avec les autres migrants, alors que 90 % des tziganes de notre pays ne sont pas nomades et ne cherchent qu'à s'installer.

Ils émigrent car :

  • Ils sont discriminés dans leurs pays d'origine,

  • Les guerres les chassent (cf. Balkans)

  • La misère les pousse à aller chercher ailleurs une vie meilleure,

Certains sont même devenus apatrides, leur pays d'origine ne les reconnaissant plus (ex Yougoslavie)

Les Roumains et les Bulgares, quant à eux, ne sont pas des "sans-papiers", puisqu'ils sont citoyens européens, mais ils n'ont le plus souvent plus rien dans leurs pays respectifs.

Notons que les citoyens roumains non-roms émigrent autant que leurs compatriotes Roms.

 

Quoi qu'il advienne, il est certain que la plupart resteront sur le territoire français. Il va falloir "faire avec".
Quelles solutions donc ?

A priori, le changement, ce n'est pas pour tout de suite. Les expulsions se poursuivent. Il devait y avoir des propositions alternatives à l'expulsion, mais on ne peut pas les qualifier de sérieuses (cf. quelques nuit d'hôtel. En attendant. Mais quoi? )

Cela pose des problèmes pour leur santé et leur suivi. Quant à la scolarisation des enfants, les expulsions à répétition n'aident pas.

Il existe forcément des solutions. Mais a-t-on envie de les trouver?

On pourrait, par exemple, trouver des terrains viables et stables qui leur permettrait de se poser et de se structurer, mais qui en a envie?

En tous cas, il ne faut pas organiser une guerre des pauvres, en opposant les plus défavorisés d'entre nous à une quelconque compétition (guerre des pauvres).

Certains, beaucoup peut-être, trop sûrement, sont délinquants. Est à cause de leurs origines, ou à cause de la misère ?

Sont-ce les Roms qui nous font peur, ou leur misère qui nous dérange ?

Est-il "raisonnable" d'avoir peur ?

Autant de questions qui demeurent posées.

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Commentaires
S
D’une culture à une autre : tolérance ? <br /> <br /> La conférencière Mme Caroline GODARD,<br /> <br /> Responsable de l'Association "Rencontres Tsiganes » avait ses adeptes avec elle qui n’ont pas déjeuné et ont écouté sagement au fond de la salle. Bien sûr que les tziganes sont à différencier des Sintis (originaires d’Europe de l’Ouest) et des Roms (originaires d’Europe de l’Est). Pour mémoire, l’enracinement tsigane en France est un phénomène ancien puisqu’il remonte au Moyen Âge. Du début du XVème siècle, période de leur arrivée en France, à la première moitié du XVIIème siècle, les Tsiganes ont connu un âge d’or. Divers facteurs ont dégradé la situation.<br /> <br /> Le problème est qu’il est difficile de ne pas tout mélanger. La France n’est qu’hypocrisie : elle dit être une terre d’accueil, mais n’offre pas le minimum pour assurer une vie décente, comme un toit sur sa tête, avec l’eau et l’électricité et des possibilités de formation et de travail, pour accepter ces « contraintes » de vie sédentaire… alors qu’ils sont nomades. Certaines de ces personnes ne veulent pas rester en place, ce qui pose – entre autres - le problème de la scolarisation, de la situation sanitaire, etc. Comme toujours, l’Allemagne a donné l’exemple d’une réussite sociale et il est injuste de dire (ça se passait à ma table) que cette « intégration » des Turcs à Berlin par exemple dans le quartier de Kreuzberg est réussie par « un ghetto ». J’ai vécu à Berlin et les deux parties étaient bien contentes d’avoir chacune leur espace identitaire. L’immense différence avec les quartiers Nord de Marseille, c’est simplement que tous les Allemands, d’origine turque, travaillent comme chauffeurs de taxi, dans les restaurants et autres et participent ainsi à la vie sociale. Les difficultés économiques ont amené de très nombreux Allemands à s’installer à Kreuzberg, mais des Bobos s’intéressent aussi à ce quartier. Celui-ci n’est plus ce qu’il était à l’origine (100 ans). Dans le cadre de sa sagesse d’anticipation, il faut noter que Berlin est le premier Land a avoir réglementé l'intégration par la loi, après l'adoption le 3 août 2010 d'un projet de loi visant à augmenter les effectifs de personnes issues de l'immigration - autrement dit, selon l'Office fédéral des statistiques, les personnes arrivées en Allemagne après 1949 et leurs descendants ayant ou non la nationalité allemande - dans l'administration et les entreprises dépendant du Land. Selon les statistiques officielles, environ 25 % de la population berlinoise correspond à cette définition. Cette loi représente une contribution importante à une coexistence paisible dans la ville. S’il est vrai qu’en Allemagne, cette minorité est discriminée par les deux partis d’extrême droite la « DVU et le NPD », cette situation n’a rien de comparable avec la situation en France. En Allemagne vivent environ 70 000 Roms ayant le passeport allemand ; la moitié d’entre eux sont des réfugiés d’ex-Yougoslavie qui ont obtenu la nationalité allemande. S’y ajoutent 20 000 Roms de Roumanie, de Bulgarie et d’autres pays de l’Union européenne. Leur refoulement n’est permis, que si l’un d’eux vit en permanence de l’assistance sociale, s’il n’est pas inscrit à l’assurance-maladie ou s’il a commis des délits». Pourquoi ne pas appliquer cette règle en France ? Le problème de l’intégration est que celui-ci ne doit pas se faire au forcing, contre la volonté des habitants, et que des règles doivent être établies de part et d’autre, ce qui n’est pas le cas en France. On laisse tout faire et après on s’étonne que cela ne marche pas comme on voudrait. La discipline (on déteste ce mot en France, qui a une connotation d’ « à droite toute ») reste une valeur du bien vivre ensemble ou simplement de se respecter ou de s’ignorer. L’Accueil coûte excessivement cher. Et dans la conjoncture économique actuelle, qui ne peut aller qu’en continuant à se dégrader, si des règles de vie ne sont pas édictées, la tension entre Tziganes (une élite quelque part), Roms et Français de souche, ne pourra qu’amplifier. Le gouvernement doit faire face à ses responsabilités et dire ce qui peut être fait, ce qui ne peut l’être, le coût et les efforts qui sont demandés aux Français de souche française et aux autres de passage, qui ont des droits mais aussi des devoirs lesquels ? Dans notre cher pays, on oublie toujours de souligner que s’il y a des droits, il y a aussi des devoirs. Si l’on considère que le quartier de Kreuzberg est devenu la troisième ville turque après Ankara et Istanbul, une immense mosquée permet aux hommes de pratiquer leur culte. Pour rêver - tout de même - suite à ce cri d’alarme de la conférencière, très impliquée dans la vie de ses Tziganes, imaginons que nos quartiers Nord se reconstruisent autour d’une identité maghrébine, et que l’on réalise dans cette partie de la ville une sœur semblable à Alger. Ce quartier imaginaire, vivant, bigarré, composé de ses immigrés arabes, les marginaux, les alternatifs et autres artistes deviendrait un exemple de tolérance. N’était-ce pas ce que j’avais connu – touriste parisienne à Marseille en 1960 – à l’époque où le quartier de Belsunce était un quartier très agréable à visiter ? Mais « on » a voulu l’intégration à tout prix et les résultats devraient faire réfléchir nos décideurs sur l’avenir de nos deux cultures. ON NE PEUT PAS INTEGRER CONTRE LEUR GRÉ DES CULTURES QUI SONT AUX ANTIPODES L’UNE DE L’AUTRE : LA CULTURE CHRETIENNE N’A RIEN A VOIR AVEC LA CULTURE MUSULMANE. LA CULTURE NOMADE RIEN A VOIR AVEC LA CULTURE URBAINE. Est-ce si difficile à… intégrer ? N’oublions pas que les Roms, SIintis et tziganes sont de culture catholique !<br /> <br /> Solange Strimon
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