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Le Parvis du Protestantisme - Le Blog
17 février 2013

5 portraits de Jésus Christ : chapitre 1 - Jésus, le conteur subversif

Dans le cadre du cycle "Itinéraire Spirituel", Elian Cuvillier, professeur de Nouveau Testament à la Faculté de théologie protestante de Montpellier propose 5 portraits de Jésus Christ. La première conférence a eu lieu au Parvis du Protestantisme vendredi 15 février à 19 h sur le thème : Jésus, le conteur subversif.

 

5 portraits de Jésus Christ

1- Jésus : le conteur subversif

 

Que Jésus-Christ ait été un formidable conteur ne fait aucun doute : les évangiles lui attribuent plus de 40 paraboles, dont beaucoup sont devenues des classiques de la littérature mondiale, telles la parabole du Bon Samaritain, ou celle du Fils Prodigue.

Étudiées, commentées maintes fois, ces paraboles ne produisent plus sur nous l'effet qu'elle ont dû produire sur les contemporains de Jésus qui les entendaient peut-être pour la première fois. Cristallisées dans le sens que leur a donné la tradition, leur lecture routinière est trompeuse : le risque est grand en effet de les lire... sans les lire vraiment, de se laisser bercer par les mots si souvent entendus, attendus, sans surprise, sans la fraîcheur de la "première fois". Au fond, dans la sphère chrétienne, seuls les enfants peuvent prétendre à cette expérience nouvelle et reçoivent ces histoires avec la naïveté de leur âge avant que ne s'émousse leur intérêt pour elles.

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A vrai dire, comme l'a rappelé Elian Cuvillier, les contemporains de Jésus étaient familiers du genre littéraire de la parabole : cette figure de style n'était pas inconnue de la culture grecque, dominante alors autour de la méditerranée, mais c'est surtout dans le monde sémitique que l'usage de ce langage imagé est naturel et central pour appréhender ce qui est de l'ordre de la réflexion. Aussi peut-on s'étonner de constater que le Nouveau Testament ne contient aucune autre parabole que celles attribuées à Jésus : ni Paul, ni aucun des apôtres n'a utilisé le langage des paraboles pour transmettre un enseignement - on trouve néanmoins des métaphores dans les écrits attribués à Paul.

Peut-être faut-il trouver l'explication dans la spécificité de l'enseignement oral de Jésus : contrairement à ses disciples, il n'a laissé aucun écrit ! Les paraboles ont donc été retranscrites après coup par les disciples de Jésus, pour être lues, désormais. Quoiqu'il en soit, leur importance numérique dans les textes évangéliques montre bien que les premiers Chrétiens ont probablement saisi et apprécié leur "prétention un peu folle à faire advenir le royaume de Dieu".

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Car c'est bien du Royaume de Dieu qu'il est souvent question dans les paraboles évangéliques : il fait irruption au milieu des auditeurs, à travers le détour de l'image qui permet tous les questionnements.

Ce que nous a donc proposé Elian Cuvillier, c'est d'écouter 4 paraboles très connues comme si nous les entendions pour la première fois, en aiguisant notre écoute pour repérer les détails et les lacunes du texte : 

- La parabole des ouvriers de la dernière heure (Nouveau Testament : Evangile de Matthieu, chapitre 20, versets 1 à 16).

- La parabole des dix vierges ((Nouveau Testament : Evangile de Matthieu, chapitre 25, versets 1 à 13).

- La parabole de l'intendant infidèle (Nouveau Testament : Evangile de Luc, chapitre 16, versets 1 à 13).

- La parabole du juge inique (Nouveau Testament : Evangile de Luc, chapitre 18, versets 1 à 8). 

Vous pouvez retrouver ci-dessous, à la fin de l'article, les textes de ces 4 paraboles.

1) La parabole des ouvriers de la dernière heure : "Travailler peu pour gagner autant".

Lorsqu'on lit une parabole évangélique, il faut souvent s'attendre à l'inattendu : l'important est autant dans ce qui est dit que dans les lacunes du texte que l'auditeur remplit comme bon lui semble. Ainsi, dans cette parabole de l'évangile de Matthieu, on voit un "maître de maison", propriétaire terrien d'une vigne, sortir de bon matin pour embaucher lui-même des journaliers, comme c'était l'usage au temps de Jésus. Ce qui l'est moins, c'est de voir ce maître passer sa journée à embaucher les uns après les autres les ouvriers, comme s'il n'avait pas évalué les besoins dès le matin !

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Quoiqu'il en soit, ce maître a promis de donner "ce qui est juste" aux ouvriers du matin, et si le texte devient de plus en plus lacunaire au fur et à mesure de l'embauche des ouvriers dans la journée, l'auditoire a toute liberté de supposer que chacun recevra en proportion de l'effort qu'il aura fourni. N'est-ce pas cela, la justice ?

Tout ce contexte est familier des contemporains de Jésus qui doivent écouter cette histoire avec cet arrière plan de vécu personnel ou indirect, et ce n'est pas anodin : ils reçoivent ce récit simplement et pourraient l'achever si Jésus le leur demandait.

Il est donc probable que la chute de la parabole a suscité autant de réprobation de la part des auditeurs que de la part des ouvriers embauchés de bon matin par le maître : jalousie, rancoeur, que peut-il naître d'autre dans le coeur des ouvriers qui ont travaillé toute la journée et reçoivent le même salaire que leurs camarades embauchés à la dernière heure ? "Je vous donnerai ce qui est juste", avait dit le maître. De qui se moque-t-il ?

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Ce coup de théâtre est incompréhensible pour qui reste dans une logique rétributive. Mais c'est une autre logique qu'il faut rechercher. A la fin de cette parabole, les ouvriers embauchés aux heures intermédiaires sont passés sous silence : c'est l'écart maximal entre la quantité de travail accompli par les premiers et les derniers, rétribués de la même manière, qui est ici opérante. Or, les derniers n'avaient pas reçu de "contrat de travail", contrairement aux premiers, qui reçoivent ce qui était convenu.

Comme l'a souligné Elian Cuvillier, un patron qui se comporterait ainsi dans une de nos entreprises ne terminerait pas la semaine ! Il remettrait en cause la paix sociale du monde de l'entreprise qui repose sur le principe : "A travail égal, salaire égal". Néanmoins, le cadre de la parabole n'est pas le monde, mais quelque chose qui remet en question l'image du monde. Cette remise en question se fait non au nom d'un principe humaniste, ou libéral, mais au nom de Dieu.

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Dieu ne fonctionne donc pas selon les mêmes critères que nous. Le Royaume de Dieu ne s'acquiert pas par le labeur. Il est de l'ordre de l'appel. D'où l'importance des embauches successives du maître qui ne se lasse pas de sortir pour appeler de nouveaux ouvriers. Ce qui importe alors est de répondre positivement à cet appel. "Pourquoi êtes-vous restés ici toute la journée sans rien faire", dit le maître aux derniers ouvriers. "C'est que personne ne nous a embauchés", répondent-ils.

Ainsi l'appel les a touchés indépendamment de leurs qualités, de leur force de travail, et de la quantité de travail qu'on pouvait attendre d'eux.

Dans le dialogue entre le maître et les ouvriers de la première heure, venus réclamer un meilleur salaire, ce sont deux visions du monde qui s'affrontent  : un monde régi par la performance et les qualifications et un monde régi par l'appel inconditionnel.

Et dans ce monde, a conclu Elian Cuvillier, "je sais que je suis aimé et accueilli !"

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2)La parabole des dix vierges : "Etre" ou "avoir" ?

Cette parabole semble limpide en première lecture : il fallait se munir d'huile, être prévoyant. Si les vierges folles avaient été sages, elles auraient eu de l'huile et seraient entrées en présence de l'époux. Cette parabole sonne comme un avertissement, avec un air de "déjà entendu". Pensons par exemple à la fable de La Fontaine, La Cigale et la Fourmi.

Mais en allant un peu plus loin dans les détails, on se heurte à quelques points durs difficiles à faire coïncider avec les interprétations classiques. Pourquoi comparer le Royaume des Cieux aux dix Vierges, et non uniquement à celles qui ont fait preuve de clairvoyance ? Et l'exhortation à veiller laisse preplexe si l'on songe que les 10 vierges dormaient du même sommeil au début du récit. Veiller ne signifierait donc pas ici rester éveillé. 

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Quant à l'attitude peu généreuse des 5 vierges sages, on ne saurait en faire un exemple. Comme la fourmi, la Vierge sage n'est pas prêteuse !

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Quel sens donner alors à cette parabole ? Selon Elian Cuvillier, on fait fausse route en accordant trop d'importance à l'huile : si les Vierges folles ont été reléguées à l'extérieur, c'est parce qu'elles ont raté le rendez-vous avec l'époux. Il fallait être là avant tout. Veiller, c'est cela, c'est être là au bon moment.

Accorder de la valeur à l'huile, c'est laisser entendre que nos qualités propres - ce que nous apportons avec nous - sont importantes pour permettre l'accès défendu. En somme, s'affrontent ici deux visions non plus du monde mais du salut : il est de l'ordre de l'être et non de l'avoir.

La conséquence est alors que ces vierges folles ou sages peuvent représenter toutes à la fois ce que nous sommes, lorsque, tendus entre l'être et l'avoir, nous penchons pour l'un ou pour l'autre.

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Veiller, c'est alors faire le bon choix, comprendre que le salut ne dépend pas de ce nous pourrions avoir, pour le donner, l'offir en sacrifice coûteux, mais qu'il nous suffit d'être là.

3) La parabole de l'intendant infidèle : Eloge des petits arrangements ou des grandes décisions ?

Disons-le tout net : l'intendant dont il est question ici est un escroc d'envergure, n'en déplaise aux quelques éxégètes qui ont tenté de justifier son attitude au cours des siècles passés. Il est pris à la gorge et voit comme seule alternative la déchéance ou la ruse. Il choisit la ruse.

Travailler ou mendier, c'est en effet perdre son statut : l'intendant écarte cette hypothèse sans hésiter.

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La ruse ici consiste à s'allier les bonnes grâces des débiteurs de son maître pour en espérer un gain. Ceux-ci ne se montreront-ils pas en effet cléments et accueillants vis à vis de cet homme à qui ils doivent beaucoup ?

Du moins le croit-il, avec un raisonnement logique qui nous échappe un peu : car enfin, quelle garantie a-t-il que son geste sera rétribué à la hauteur de celui-ci. Et quelle serait la réaction du maître apprenant la forfaiture de son intendant : aussitôt limogé, celui s'empresse de le ruiner davantage !

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Bref : la chute n'en est que plus étonnante. Le maître félicite l'intendant de s'être montré aussi avisé. N'a-t-il pas fait preuve d'esprit de décision et d'à propos en agissant ainsi ? Il a fait un pari sur l'avenir, espérant être sauvé pas les biens des débiteurs reconnaissants de son maître. Face à l'adversité, il fait le choix de l'action. Sa décision n'est ni morale ni éthique : elle est tout bonnement existentielle.

4) Parabole du juge inique : La veuve "casse-bonbons" (sic)

Cette dernière parabole met en scène deux personnages bien connus des contemporains de Jésus : le juge et la veuve.

Mais si le premier est assez fidèle à l'image péjorative qui lui colle à la peau - il est vénal, corrompu, et ne voit que son intérêt personnel -, la seconde ne se laisse pas enfermer dans les clichés : elle n'est ni soumise, ni effacée. Bien au contraire : elle revendique, se montre pugnace et opiniâtre. Elle n'hésite pas à provoquer un scandale, à "casser la tête" au juge par son insistance jusqu'à obtenir gain de cause. Or, la veuve cumule deux handicaps à cette époque déjà : ses ressources sont amoindries, et elle est une femme. Du menu frétin qui intéresse peu les magistrats à la solde des puissants.

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Mais elle obtient justice ! Par sa détermination, elle contraint le juge à modifier le regard qu'il porte sur elle. Le bonhomme est bien obligé de céder !

Si le juge est la métaphore de Dieu, alors ce Dieu est tout-puissant ! C'est à ce Dieu-là que la veuve "casse la tête". Or, le Seigneur n'est pas ce Dieu, précisément : il rend la justice, il écoute. Aussi peut-on prier sans se lasser : dans ce cadre, la prière n'est pas une demande mais un combat contre les images de Dieu qui nous encombrent.

Avec ce tour d'horizon de 4 paraboles évangéliques, Elian Cuvillier a tenté de nous convaincre de faire un pas de côté. S'il était facile de le suivre dans la première parabole, il me semble que l'exercice d'interprétation était moins convaincant pour les trois autres : le présupposé de départ qui consiste à poser qu'une parabole dit autre chose que ce qu'elle énonce effectivement vaut pour celles dont la chute nous surprend : si nous suivons Amar Djaballah - exégète des paraboles évangéliques dans un ouvrage passionnant : Les paraboles aujourd'hui - nous pouvons accepter que certains de ces récits soient construits de manière à surprendre l'auditeur. La chute l'attend au tournant et le laisse perplexe et interrogateur.

En revanche, d'autres me semblent énoncer de manière moins mystérieuse, plus directe un enseignement que l'on retrouve par ailleurs dans des passages très clairs. En somme, pourquoi aller à toute force chercher une interprétation éloignée de ce que la tradition nous a légué ?

Peut-être la réponse est-elle dans les lacunes du discours d'Elian Cuvillier, comme si lui-même comptait sur la coopération interprétative avec l'auditeur : ce qu'il nous a livré ce vendredi soir, c'est en somme une vision de Jésus Christ, vision qu'il n'a pas développée, mais dont on pouvait dessiner les contours à partir des éléments qu'il a distillés.


- La parabole des ouvriers de la dernière heure (Nouveau Testament : Evangile de Matthieu, chapitre 20, versets 1 à 16)

Voici, en effet, à quoi ressemble le Royaume des cieux : Un propriétaire sortit tôt le matin afin d'engager des ouvriers pour sa vigne. 2 Il convint avec eux de leur payer le salaire habituel, une pièce d'argent par jour, et les envoya travailler dans sa vigne. 3 Il sortit de nouveau à neuf heures du matin et en vit d'autres qui se tenaient sur la place sans rien faire. 4 Il leur dit : «Allez, vous aussi, travailler dans ma vigne et je vous donnerai un juste salaire.» 5 Et ils y allèrent. Le propriétaire sortit encore à midi, puis à trois heures de l'après-midi et fit de même. 6 Enfin, vers cinq heures du soir, il sortit et trouva d'autres hommes qui se tenaient encore sur la place. Il leur demanda : «Pourquoi restez-vous ici tout le jour sans rien faire ?» — 7 «Parce que personne ne nous a engagés», répondirent-ils. Il leur dit : «Eh bien, allez, vous aussi, travailler dans ma vigne.

8 « Quand vint le soir, le propriétaire de la vigne dit à son contremaître : «Appelle les ouvriers et paie à chacun son salaire. Tu commenceras par les derniers engagés et tu termineras par les premiers engagés.» 9 Ceux qui s'étaient mis au travail à cinq heures du soir vinrent alors et reçurent chacun une pièce d'argent. 10 Quand ce fut le tour des premiers engagés, ils pensèrent qu'ils recevraient plus ; mais on leur remit aussi à chacun une pièce d'argent. 11 En la recevant, ils critiquaient le propriétaire 12 et disaient : «Ces ouvriers engagés en dernier n'ont travaillé qu'une heure et tu les as payés comme nous qui avons supporté la fatigue d'une journée entière de travail sous un soleil brûlant !» 13 Mais le propriétaire répondit à l'un d'eux : «Mon ami, je ne te cause aucun tort. Tu as convenu avec moi de travailler pour une pièce d'argent par jour, n'est-ce pas ? 14 Prends donc ton salaire et va-t'en. Je veux donner à ce dernier engagé autant qu'à toi. 15 N'ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mon argent ? Ou bien es-tu jaloux parce que je suis bon ?» 16 Ainsi, ajouta Jésus, ceux qui sont les derniers seront les premiers et ceux qui sont les premiers seront les derniers.

 

- La parabole des dix vierges ((Nouveau Testament : Evangile de Matthieu, chapitre 25, versets 1 à 13)

Alors le Royaume des cieux ressemblera à l'histoire de dix jeunes filles qui prirent leurs lampes et sortirent pour aller à la rencontre du marié. 2 Cinq d'entre elles étaient imprévoyantes et cinq étaient raisonnables. 3 Celles qui étaient imprévoyantes prirent leurs lampes mais sans emporter une réserve d'huile. 4 En revanche, celles qui étaient raisonnables emportèrent des flacons d'huile avec leurs lampes. 5 Or, le marié tardait à venir ; les jeunes filles eurent toutes sommeil et s'endormirent. 6 A minuit, un cri se fit entendre : «Voici le marié ! Sortez à sa rencontre !» 7 Alors ces dix jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leurs lampes. 8 Les imprévoyantes demandèrent aux raisonnables : «Donnez-nous un peu de votre huile, car nos lampes s'éteignent.» 9 Les raisonnables répondirent : «Non, car il n'y en aurait pas assez pour nous et pour vous. Vous feriez mieux d'aller au magasin en acheter pour vous.» 10 Les imprévoyantes partirent donc acheter de l'huile, mais pendant ce temps, le marié arriva. Les cinq jeunes filles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle de mariage et l'on ferma la porte à clé. 11 Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent et s'écrièrent : «Maître, maître, ouvre-nous !» 12 Mais le marié répondit : «Je vous le déclare, c'est la vérité : je ne vous connais pas.» 13 Veillez donc, ajouta Jésus, car vous ne connaissez ni le jour ni l'heure.

 

- La parabole de l'intendant infidèle (Nouveau Testament : Evangile de Luc, chapitre 16, versets 1 à 13)

Un homme riche avait un gérant et l'on vint lui rapporter que ce gérant gaspillait ses biens. 2 Le maître l'appela et lui dit : «Qu'est-ce que j'apprends à ton sujet ? Présente-moi les comptes de ta gestion, car tu ne pourras plus être mon gérant.» 3 Le gérant se dit en lui-même : «Mon maître va me retirer ma charge. Que faire ? Je ne suis pas assez fort pour travailler la terre et j'aurais honte de mendier. 4 Ah ! je sais ce que je vais faire ! Et quand j'aurai perdu ma place, des gens me recevront chez eux !» 5 Il fit alors venir un à un tous ceux qui devaient quelque chose à son maître. Il dit au premier : «Combien dois-tu à mon maître ?» — 6 «Cent tonneaux d'huile d'olive», lui répondit-il. Le gérant lui dit : «Voici ton compte ; vite, assieds-toi et note cinquante.» 7 Puis il dit à un autre : «Et toi, combien dois-tu ?» — «Cent sacs de blé», répondit-il. Le gérant lui dit : «Voici ton compte ; note quatre-vingts.» 8 Eh bien, le maître loua le gérant malhonnête d'avoir agi si habilement. En effet, les gens de ce monde sont bien plus habiles dans leurs rapports les uns avec les autres que ceux qui appartiennent à la lumière. »

9 Jésus ajouta : « Et moi je vous dis : faites-vous des amis avec les richesses trompeuses de ce monde, afin qu'au moment où elles n'existeront plus pour vous on vous reçoive dans les demeures éternelles. 10 Celui qui est fidèle dans les petites choses est aussi fidèle dans les grandes ; celui qui est malhonnête dans les petites choses est aussi malhonnête dans les grandes. 11 Si donc vous n'avez pas été fidèles dans votre façon d'utiliser les richesses trompeuses de ce monde, qui pourrait vous confier les vraies richesses ? 12 Et si vous n'avez pas été fidèles en ce qui concerne le bien des autres, qui vous donnera le bien qui vous est destiné ?

13 « Aucun serviteur ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra le premier et aimera le second ; ou bien il s'attachera au premier et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'argent.

- La parabole du juge inique (Nouveau Testament : Evangile de Luc, chapitre 18, versets 1 à 8)

Jésus leur dit ensuite cette parabole pour leur montrer qu'ils devaient toujours prier, sans jamais se décourager : 2 « Il y avait dans une ville un juge qui ne se souciait pas de Dieu et n'avait d'égards pour personne. 3 Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait fréquemment le trouver pour obtenir justice : «Rends-moi justice contre mon adversaire», disait-elle. 4 Pendant longtemps, le juge refusa, puis il se dit : «Bien sûr, je ne me soucie pas de Dieu et je n'ai d'égards pour personne ; 5 mais comme cette veuve me fatigue, je vais faire reconnaître ses droits, sinon, à force de venir, elle finira par m'exaspérer.» » 6 Puis le Seigneur ajouta : « Écoutez ce que dit ce juge indigne ! 7 Et Dieu, lui, ne ferait-il pas justice aux siens quand ils crient à lui jour et nuit ? Tardera-t-il à les aider ? 8 Je vous le déclare : il leur fera justice rapidement. Mais quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » 

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